Dans le paysage littéraire et artistique contemporain, l'œuvre de Sophie Calle occupe une place singulière, à la croisée de l'autobiographie, de l'installation visuelle et de la performance narrative. En combinant textes, images, objets et témoignages, Calle redéfinit les frontières du récit autobiographique et donne de la profondeur à une nouvelle forme esthétique. « Douleur exquise » (2003), œuvre emblématique de sa carrière artistique, dépeint une rupture amoureuse à travers une combinaison de mémoire, de perte et de langage.
Cette œuvre interroge la manière dont Calle transforme une expérience personnelle de perte en un récit transmédia, où l'ego brisé se reconstruit par la répétition, le regard de l'autre et la distanciation artistique. « Douleur exquise » est plus qu'un simple témoignage ; c'est un laboratoire d'expérimentation autobiographique, où le texte devient espace d'exposition, de catharsis et de créativité.
Nous chercherons ainsi à comprendre comment Sophie Calle renouvelle les formes d'écriture autobiographique à travers l'esthétique de la fragmentation et la transgression des règles générales. Quels sont les enjeux de ce récit intime ? Comment les images, le texte et le son interagissent-ils pour façonner la douleur ? Plus important encore, comment ce style narratif interagit-il avec les enjeux contemporains de l'autobiographie féministe et de la littérature postmoderne ?
في هذا البحث، نتناول عمل صوفي كال Douleur exquise كنموذج سردي معاصر يُعيد تشكيل مفهوم الكتابة الذاتية خارج القوالب الكلاسيكية. تشتغل الكاتبة على تجربة شخصية شديدة الخصوصية (الفقد والرفض العاطفي) وتحوّلها إلى عمل فني سردي متعدد الوسائط، يجمع بين الصورة والنص والصوت والشهادة.
يركز البحث على كيفية تحويل الألم إلى لغة، وعلى التفاعل بين المكوّنات السردية والبصرية لأجل تشكيل جمالية سردية جديدة. كما يُبرز كيف توظّف الكاتبة التكرار والتجزئة والصمت لتكوين ذات جديدة من خلال التذكر والتأويل.
تسعى الدراسة إلى تحليل الآليات الجمالية التي تُسهم في بناء هذا النص المركّب، وتوضح كيف تدمج صوفي كال بين السيرة الذاتية، الأداء الفني، والتقنيات التفاعلية لخلق كتابة حميمة عابرة للوسائط، تُخاطب الفرد والمجتمع في آنٍ واحد. |
- Ardenne, P. (2002). Un art contextuel. Création artistique en milieu urbain, en situation, d'intervention, de participation. Paris : Flammarion.
- Ardenne, P. (2004). L’Art contextuel. Paris : Flammarion.
- Bachelard, G. (1957). La poétique de l’espace. Paris : Presses Universitaires de France.
- Barthes, R. (1977). Fragments d’un discours amoureux. Paris : Seuil.
- Barthes, R. (1977). Le plaisir du texte. Paris : Seuil.
- Barthes, R. (1980). La chambre claire. Paris : Gallimard.
- Beugnet, M. (2010). Autobiographie et image. Figures de soi au féminin. Paris : L’Harmattan.
- Bourriaud, N. (1998). Esthétique relationnelle. Dijon : Les Presses du réel.
- Butler, J. (2004). Le pouvoir des mots. Politique du performatif (C. Nordmann, Trad.). Paris : Amsterdam.
- Butler, J. (2005). Trouble dans le genre : Le féminisme et la subversion de l’identité. Paris : La Découverte.
- Colonna, V. (2004). Autofiction et autres mythomanies littéraires. Paris : Tristram.
- Delvaux, M. (2006). L’autofiction et les femmes. Québec : Éditions Nota Bene.
- Didi-Huberman, G. (2000). Devant le temps. Paris : Minuit.
- Doubrovsky, S. (1977). Fils. Paris : Galilée.
- Dubois, P. (1990). L’acte photographique. Bruxelles : Les Cahiers de la photographie.
- Dubray, A.-H. (2020). L’autofiction traumatique. Paris : Classiques Garnier.
- Durand, R. (1995). Le temps de l’image. Paris : La Différence.
- Fischer-Lichte, E. (2001). Esthétique du performatif. Paris : Éditions Théâtrales.
- Fischer-Lichte, E. (2014). La Théâtralité, modèle de l’action sociale et culturelle. Paris : La Découverte.
- Frizot, M. (1998). Nouvelle histoire de la photographie. Paris : Bordas.
- Freud, S. (1968). Remémoration, répétition et perlaboration (J. Laplanche & J.-B. Pontalis, Trad.). Paris : Presses Universitaires de France. (Première publication en 1914).
- Freud, S. (1986). Deuil et mélancolie (J. Laplanche & J.-B. Pontalis, Trad.). Dans Métapsychologie. Paris : Gallimard, coll. « Folio essais ». (Œuvre originale publiée en 1917).
- Gasparini, P. (2004). Est-il je ? Roman autobiographique et autofiction. Paris : Seuil.
- Gourde, M.-C. (2009). Les écritures de l’intime : Sophie Calle et Annie Ernaux (Mémoire de maîtrise). Université Laval.
- Henriet, W. (2014). Poétique du silence. Paris : Hermann.
- Kristeva, J. (1980). Pouvoirs de l’horreur. Paris : Seuil.
- Lejeune, P. (1996). Le pacte autobiographique. Paris : Seuil.
- Léger, N. (2007). Supplément à la vie de Barbara Loden. Paris : P.O.L.
- Messager, A. (2005). Entretien. Art Press. Paris : Art Press.
- Ortel, P. (2002). La littérature à l’ère de la photographie. Paris : Armand Colin.
- Pastoureau, M. (1989). Dictionnaire des couleurs de notre temps. Paris : Seuil.
- Pastoureau, M. (2016). Histoire d’une couleur. Paris : Seuil.
- Perec, G. (1978). Je me souviens. Paris : Hachette.
- Rabaté, D. (1996). Figures du sujet lyrique. Paris : Presses Universitaires de France.
- Ricœur, P. (1983). Temps et récit. Tome I. Paris : Seuil.
- Sarrazac, J.-P. (2012). Poétique du drame moderne. Paris : Seuil.
- Schaeffer, J.-M. (1987). L’image précaire. Paris : Seuil.
- Soulages, F. (1998). Esthétique de la photographie. Paris : Nathan.
- Sontag, S. (1977). Sur la photographie. Paris : Christian Bourgois.
- Viart, D. (2008). La littérature autobiographique contemporaine en France. Paris : Armand Colin.
-Articles et études:
- Calle, S. (1991). Sophie Calle : à suivre [Catalogue d’exposition, 2 juillet-13 octobre 1991]. Paris : Musée d’art moderne de la Ville de Paris.
- Calle, S. (2003). Sophie Calle, m’as-tu vue [Catalogue d’exposition, Centre Georges-Pompidou, 19 novembre 2003-15 mars 2004]. Paris : Éditions du Centre Georges-Pompidou/Xavier Barral.
- Conant, C. (2006). Douleur exquise de Sophie Calle : l’intime comme spectacle. Sociétés & Représentations, (21), 13-27.
- Guibert, H. (1991). Panégyrique d’une faiseuse d’histoire. Dans Sophie Calle : à suivre (pp. 45-52). Paris : Musée d’art moderne de la Ville de Paris.
- Lepeyre, C. (2005). L’objet du deuil, l’objet comme deuil. Dans Le deuil, entre détresse et processus de transformation (pp. 117-130). Paris : In Press.
- Gourde, M.-C. (2009). Sophie Calle et la mise en scène de la douleur. Protée, 37(2), 61-70.
- Macel, C. (2003). La question de l’auteur dans l’œuvre de Sophie Calle. Unfinished. Dans Sophie Calle, m’as-tu vue (pp. 215-228). Paris : Éditions du Centre Georges-Pompidou/Xavier Barral
-Sites Internet
- (s.d.). Sophie Calle : pratiques de l’intime. https://journals.openedition.org/sextant/3019?lang=en&utm_source=chatgpt.com(Consulté le 10 mai 2025.)
|